Aidez la BnF à libérer un chef d'œuvre historique
La Bibliothèque nationale de France a lancé un appel au dons pour acquérir un manuscrit historique, le Livre d'heures de Jeanne de France, reconnu Trésor national par le ministère de la Culture. Cet appel au dons est doublement remarquable :
- Il semble s'inscrire dans le mouvement des projets fondés par le don, assez populaires depuis quelques années. Pour citer le président de la BnF : « Nombreux seront ceux qui comprendront la nécessité de garder en France ce trésor national et auront à cœur de nous aider à l'acquérir, quels que soient leurs moyens. »
- La BnF comptant numériser ce document pour le rendre disponible sous licence semi-libre seulement, c'est une bonne occasion pour les inciter à libérer réellement cette œuvre.
Paris 2024 : non merci
À Londres, les jeux olympiques ont été l'occasion d'une monstrueuse répression sur la base du droit d'auteur, du droit des marques et autres cochoncetés juridiques. Par exemple :
- une milice privée a été mise en place pour « protéger » les droits des sponsors et des partenaires ;
- la pression juridique sur les mots désignant les jeux olympiques est telle que des journaux en sont réduits à s'auto-censurer et à user de périphrases pour désigner cet événement ;
- des hôtels, des cafés existants dont le nom ressemblait au mot « olympique » ont été contraints à changer de nom ;
- de petits commerçants ont été obligés de retirer de leur vitrine des présentations de pains, de saucisses et de fleurs inspirées des anneaux olympiques ;
- une vieille dame a été inquiétée pour avoir tricoté un chandail aux anneaux olympiques pour une vente de charité ;
- les spectateurs avaient interdiction de porter des tee-shirts Nike parce qu'ils ne sont pas sponsors officiels ;
- les diffusions d'extraits des épreuves ont été censurées à tout va, même pour des durées d'enregistrement qui devraient être couvertes par le droit à la citation.
Dans un genre un peu différent, une autre joyeuseté : l'armée prévoyait de placer des batteries de missiles sol-air sur les toits des immeubles pour défendre les jeux…
Paris 2024 ?
Le président Hollande a indiqué récemment qu'il envisageait l'idée de présenter Paris comme ville candidate pour les jeux olympiques 2024. Cet événement s'éloigne de plus en plus de son but de coopération, d'esprit sportif ou d'autres valeurs chouettes pour se transformer en une sorte de monstrueuse foire commerciale ; alors qu'il sert en plus à établir une répression éhontée au profit d'organisations privées, au point de rappeler les idées du monstre ACTA, il serait regrettable que la France s'abaisse à héberger à grands frais les Saloperies 2024…
Rien n'est prêt pour le moment, cette candidature n'est qu'un hypothèse, mais il faut rester vigilants, afin d'être prêts à lutter contre ce projet dès son commencement.
Des bibliothèques publiques
Vous connaissez les bibliothèques publiques de prêt, qui permettent aux usagers d'emprunter des livres, de la musique et des flims. Vu l'évolution actuelle de tout ce qui entoure le droit d'auteur, j'ai récemment pensé à ces deux questions à ce sujet :
- Les bibliothèques de prêt sont-elles une bonne chose pour la Culture¹ ?
- Si ces établissements n'existaient pas et que quelqu'un — rêvons un peu, disons un ministre de la Culture — émettait cette idée, les sociétés de gestion de droits d'auteur, les majors et toute leur clique — les moines copistes de DVD — accepteraient-ils ce projet ?
Je vous laisse deviner la question bonus en guise de conclusion…
FDN² propose de donner à WikiLeaks
Inutile de présenter WikiLeaks ; cette association s'est retrouvée en difficultés suite au blocage arbitraire par Visa et Mastercard de ses moyens de recevoir des dons. Ces sociétés privées ont pu, de leur propre chef et sans être inquiétées, condamner à la mort financière une personne morale qui ne leur revenait pas. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça me rappelle vaguement les incarcérations arbitraires de l'Ancien régime.
Merci Atos. Streisand, vous connaissez ?
On ne cesse de le répéter, le vote électronique, c'est mal, et le vote par Internet, c'est pire encore. Aucune garantie du secret du vote, aucun moyen de vérifier que son vote est pris en compte sans modification. Idéal pour mettre en place une fraude massive et indétectable. D'ailleurs, c'est foireux. Très foireux.
Évidemment, le système de vote par Internet a été vérifié par des experts. Enfin, d'après le Ministère en tout cas, mais curieusement, le rapport d'audit n'a jamais été publié. Sur quoi portait cet audit, dans quelles conditions a-t-il été réalisé, quelles sont ses conclusions ? Mystère, les résultats étaient-ils trop inquiétants pour être rendus publics ?
Faute de mieux, le journaliste de Numérama a pu mettre la main sur un document qui apporte quelques informations sur l'architecture utilisée. De façon amusante, Atos ont sommé Numérama de retirer ce document le lendemain de sa publication. Cette volonté de censure pour éviter toute transparence est révélatrice, mais il est trop tard, ce document est déjà très facilement disponible, par exemple sur BitTorrent. Faite tourner.
Question contenu, il y a vers la fin du document un tableau avec des critères de sécurité du Ministère et les réponses d'Atos. Rien de bien inquiétant, mais on constate toute de même qu'ils ne respectent pas certains critères comme les recommandations de l'ANSSI pour la génération de clefs de chiffrement.