Tanguy Ortolo

Tout récemment, une lectrice sur Amazon Kindle a vu son compte Amazon fermé sans explication. Conséquence immédiate : elle ne peut plus lire aucun des livres qu'elle avait achetés chez eux. Les réponses du service clients se résument grosso modo à : « on est dans notre droit et on vous emmerde ».

Ce ne sera pas une nouvelle pour les initiés, mais cette situation a été rendue techniquement possible par l'utilisation de DRM (digital restriction management, en français MTP, mesures techniques de privation). Ces systèmes permettent à un fournisseur de contrôler à sa guise les usages des produits qu'il vend. En pratique, quant on achète une œuvre verrouillée, on ne devient pas propriétaire d'une copie de cette œuvre, mais locataire, tant que le fournisseur le veut bien. Et quand il ne le veut plus, quelle qu'en soit la raison — fermeture du service, fermeture arbitraire d'un compte — on perd tout.

Il y a quelques leçons à tirer de cette événement :

1. Amazon agissent mal et il faut relayer largement cette nouvelle.
2. Les verrous numériques, c'est mal, et leurs effets sont bien réels : les sociétés qui les utilisent s'en servent tôt ou tard pour de vrai, au détriment de leurs clients qui n'ont aucun recours contre cela.
3. Fuyez comme la peste ces contenus verrouillés, les plus connus étant : les disques Blu-Ray, les logiciels pour iTrucs, et pas mal de livres numériques, notamment la totalité de ceux vendus par Amazon à ce qu'il me semble.
4. Si vous avez acheté des œuvres verrouillées, craquez-les avant qu'il ne soit trop tard, ou faute de mieux, récupérez des contrefaçons ouvertes ! Cette opération est peut-être illégale, mais les lois qui permettent de telles situations sont immorales et ne doivent pas être respectées mais combattues.