Alors que la bicyclette s'impose comme un moyen de transport de choix pour se déplacer en ville, il faut reconnaître qu'un cycliste est bien vulnérable, et doit adopter une conduite spécifique. Voici donc quelques conseils, dont certains pourront sembler évident, mais d'autres étant parfois contre-intuitifs.
Règle numéro 1 : la priorité, c'est la sécurité
Tout d'abord, rappelons que pour un cycliste, la priorité n'est pas la rapidité, ni le confort des autres usagers, mais la bien sécurité : gardez à l'esprit cette règle fondamentale, dont découlent ces conseils, et qui vous permettra bien souvent de déterminer la conduite à adopter.
Choisir son itinéraire
Avant même de partir, préparez un itinéraire approprié. Si vous utilisez un calculateur d'itinéraire, vérifiez qu'il est adapté au vélo, et oubliez les ceux qui sont conçus pour les automobilistes, qui vous feraient passer par des voies dangereuses, voire interdites, comme le boulevard périphérique à Paris.
Il est normalement utile de privilégier les pistes et bandes cyclables, mais certaines n'apportent pas d'avantage en matière de sécurité, et sont plutôt conçues pour faciliter un trajet court et précis : ainsi, ne cherchez pas à traverser une ville en empruntant exclusivement des contresens cyclables, ce serait très long et passablement dangereux.
Enfin, rien ne valant l'expérience du terrain, souvenez-vous de vos trajets !
Prendre sa place dans le trafic
Hors des pistes et bandes cyclables, on croit parfois qu'il est plus sûr de rouler le plus à droite possible, pour ne pas gêner les automobilistes. Ce faisant, on encourage en fait les chauffards à dépasser en frôlant le cycliste sans prendre la peine de changer de voie.
Rappelons donc qu'un cycliste n'est en aucun cas un gêneur qui devrait faire profil bas, et qu'il faut au contraire prendre sa place dans le trafic, en occupant convenablement la voie de circulation qu'on utilise. Il est normal que les automobilistes ne puissent pas dépasser sans changer de voie, la loi leur imposant d'ailleurs de laisser un écart d'un mètre en ville, et un mètre cinquante hors agglomération, pour dépasser un cycliste.
Si vous êtes confronté à un chauffard modéré qui s'agacerait de ne pas pouvoir conduire dangereusement à sa guise, souvenez-vous de la règle numéro 1 : la priorité n'est pas son bien-être, mais votre sécurité. Si toutefois vous sentez qu'il s'agit d'une brute prête à provoquer un accident, mettez-vous à l'abri dès que possible.
Signaler ses changements direction
À vélo, comme en voiture, il est obligatoire de signaler ses changements de direction, en tendant un bras dans la direction correspondante. Ce n'est toutefois pas toujours possible, et comme dit l'adage, à l'impossible, nul n'est tenu : lorsque vous pédalez en danseuse pour démarrer, ou dans une côte, n'allez pas chuter en essayant de lâcher une main pour signaler un tournant à droite ! De même, si vous devez ralentir ou vous arrêter, ne relâchez pas un frein pour la même raison !
Si vous voulez vous équiper parfaitement, sachez qu'il existe des clignotants, et même des feux stop pour vélo !
Utiliser la bonne voie
De même, dans les rues à plusieurs voies, on imagine parfois que les cyclistes sont censés utiliser celle de droite. C'est là un raccourci rapide et dangereux : quand un cycliste veut tourner à gauche, sa place est évidemment dans la voie de gauche !
Utilisez donc la voie adaptée à votre déplacement :
- si vous allez tout droit ou à droite, restez dans la voie de droite, ou dans la bande cyclable s'il y en a une ;
- si vous allez tourner à gauche, anticipez et déboîtez vers la voie de gauche : s'il y a une bande cyclable, quittez-la, et s'il y a trois voies ou plus, préparez-vous bien à l'avance pour effectuer un déboîtement multiple.
Les sas cyclables
Certains feux de circulation sont précédés d'un sas cyclable, un espace réservé aux cyclistes, qui permet notamment aux cyclistes venant d'une bande cyclable de pouvoir se placer à gauche au feu rouge. Cet aménagement pratique ne dispense pas de préparer à l'avance son changement de direction, étant donné que :
- ce n'est utilisable que si le feu est rouge, et s'il le reste assez longtemps pour pouvoir se placer à gauche ;
- de nombreux automobilistes, ainsi que la quasi totalité des motocyclistes, ne connaissent pas les sas cyclables ou refusent volontairement de les respecter…
Ne pas slalomer à droite
En temps normal, on roule plutôt sur la voie de droite, ou sur la bande cyclable quand il y en a une… sauf quand des automobilistes y sont (mal) stationnés, auquel cas on déboîte à gauche pour continuer à rouler. Que faire si, un peu plus loin, la voie de droite est à nouveau occupée ? Certains cyclistes, notamment débutants, essaient de rester à droite autant que possible, en déboîtant uniquement quand c'est strictement nécessaire, pensant sans doute moins gêner ou se mettre ainsi mieux en sécurité. Il faut pourtant tenir compte du fait qu'en zigzaguant ainsi entre deux voies ce sont ces déboîtements à répétition qui sont les plus dangereux !
Lorsque la voie de droite ou la bande cyclable est à plusieurs reprise occupée par des voitures mal garées, la prudence impose donc de déboîter, puis de rester sur la voie de gauche jusqu'à constater que celle de droite est à nouveau libre sur une distance convenable.
Utiliser intelligemment les aménagements cyclables
Les aménagements cyclables sont généralement utiles, mais certains souffrent de défauts de conception qui les rendent dangereux. Les exemples sont multiples : bande cyclable rasant une file de stationnement sans zone neutralisée pour l'ouverture des portières, bande en bordure de route défoncée, piste cyclable passant d'un côté d'une route à l'autre en franchissant toutes les voies sans aménagement pour cela, piste cyclable sans entrée ou sans sortie, ou encore coupant une bretelle d'entrée de voie rapide, etc.
Face à un aménagement cyclable manifestement dangereux, souvenez-vous de la règle numéro 1, et passez votre chemin en empruntant la chaussée principale. Plus tard, quand vous aurez le temps, vous pourrez signaler le problème à la mairie concernée.
Se méfier des autres usagers
De nombreux usagers, qu'ils soient piétons, cyclistes, motards, automobilistes ou conducteurs de poids-lourds, commettent des erreurs ou des fautes de conduite plus ou moins graves : piétons et cyclistes traversant au rouge, motards sur les bandes ou sas cyclables, automobilistes tournant sans prévenir ou garés n'importe comment, etc.
Compte tenu de cela, il serait dangereux de conduire en supposant que tous les usagers respectent le code de la route. Au contraire, la prudence impose de se méfier a priori des autres usagers : ainsi, à un feu rouge passant au vert, il faut prévoir le cas où un automobiliste tournerait à droite sans prévenir ni tenir compte de la présence d'un cycliste à sa droite.
En cas de danger imprévu, il faut savoir qu'une sonnette de vélo est insuffisante pour se faire remarquer par un automobiliste. Mieux vaut donc simplement crier.
Face à un chauffard, se mettre à l'abri
Parmi les nombreux usagers des routes, on compte malheureusement quelques individus dangereux, qu'il s'agisse de chauffards, de conducteurs ivres ou de véritables criminels parfois prêts à utiliser leur véhicule comme une arme pour blesser ou tuer quiconque se mettrait en travers de leur route.
Confronté à une telle situation, vous serez peut-être dans votre droit, et le chauffard méritera probablement une amende, un retrait de permis, voire un séjour en prison pour tentative d'homicide, mais conformément à la règle numéro 1, ne cherchez surtout pas à lui tenir tête. Cherchez plutôt un endroit où vous mettre à l'abri, que ce soit entre des voitures en stationnement, dans une voie de bus ou sur le trottoir.
Si le chauffard était un professionnel, comme un radio-taxi, un bus ou un livreur, vous pouvez noter son numéro ou son immatriculation, et vous plaindre auprès de son opérateur, qui pourra le rappeler à la loi et le sanctionner en conséquence afin d'éviter que cela se reproduise.
Signaler les problèmes
Lorsque vous avez été confronté à une infrastructure inadaptée, et Dieu sait qu'il en existe, n'hésitez pas à la signaler à la mairie correspondante. Elle n'en tiendra pas forcément compte, mais qui ne tente rien n'a rien : si rien n'est signalé, rien ne bougera ! Vous pouvez également signaler les problèmes sur le site de l'initiative J'ai mal à ma route ! (oui, c'est fait par une association d'automobilistes, et alors ?).
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tuesday 01 december 2020 à 12:27 David said : #1