En France, chaque fois qu'on achète un support de stockage vierge — disque dur, disque optique, carte mémoire ou clef USB — on s'acquitte systématiquement d'un supplément, la redevance pour copie privée. Cette redevance sert à rémunérer les auteurs en contrepartie de l'autorisation faite au public d'effectuer des copies privées.
La loi
Cette autorisation est définie dans l'article L122-5 du code de la propriété intellectuelle :
Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire :
2° Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à l'exception des copies des œuvres d'art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l'œuvre originale a été créée et des copies d'un logiciel autres que la copie de sauvegarde établie dans les conditions prévues au II de l'article L. 122-6-1 ainsi que des copies ou des reproductions d'une base de données électronique ;
Remarques
Le premier détail que l'on peut remarquer, c'est que cet article parle de copie à l'usage privé du copiste : le caractère privé ne porte pas sur le propriétaire de l'exemplaire copié mais sur le copiste lui-même.
Deuxième détail d'importance, l'article n'attache aucune importance à la source de la copie. Stricto sensu, des copies issues de diffusions par ailleurs parfaitement illicites devraient pouvoir être couverte par ce droit à la copie privée. Je ne crois pas qu'il existe de jurisprudence précise à ce sujet, mais le plus prudent reste de se contenter de copier des diffusions licites.
Conséquences
À mon avis, le fait le plus marquant est que l'on paie systématiquement une redevance pour copie privée, qu'on le veuille ou non. La conclusion la plus importante, c'est que la moindre des choses est d'en profiter, d'en profiter au maximum, et de lutter contre tout ce qui pourrait venir restreindre son application, typiquement les verrous numériques.
À partir de là, il faut éviter à tout prix l'auto-censure qui consisterait à s'interdire volontairement d'effectuer des copies qu'on a non seulement le droit de faire, mais qu'on a surtout payées au moyen de cette redevance. La technologie nous a doté de machines à copier surpuissantes, donc profitons-en :
- Vous avez aimé un livre emprunté à la bibliothèque ? Profitez-en pour le photocopier intégralement, et ignorez de l'avertissement selon lequel « le photocopillage tue le livre », qui n'a pas force de loi et la présente de façon fallacieuse.
- Rippez vos CD et DVD : de simples fichiers sont souvent plus pratiques que des disques, surtout pour des flims de Disney bourrés de publicités censées être impossibles à sauter.
- Lorsque vous invitez des amis à voir un flim, proposez-leur de repartir avec une copie privée.
- Lorsque vous écoutez la radio, enregistrez et conservez les morceaux qui vous plaisent : c'est un excellent moyen de se procurer de la musique à peu de frais, surtout lorsqu'il s'agit de radios Web à méta-données.
- Lorsque vous utilisez des services de diffusion à la demande comme Spotify ou de radio personnalisée comme Last.fm, enregistrez également !
Pour enregistrer les radios Web, vous pouvez utiliser l'excellent Streamripper ; pour générer une radio Web à partir de Last.fm en vue de l'enregistrer, vous pouvez utiliser LastFMProxy.
10 comments
thursday 17 november 2011 à 06:40 Alexis said : #1
thursday 17 november 2011 à 09:53 skc said : #2
thursday 17 november 2011 à 14:23 freddec said : #3
thursday 17 november 2011 à 19:33 arkelkan said : #4
thursday 17 november 2011 à 20:06 Tanguy said : #5
thursday 17 november 2011 à 20:25 arkelkan said : #6
thursday 17 november 2011 à 20:32 Tanguy said : #7
thursday 17 november 2011 à 21:04 arkelkan said : #8
thursday 17 november 2011 à 21:30 Tanguy said : #9
thursday 17 november 2011 à 21:39 arkelkan said : #10